La valse


HISTORIQUE

Depuis la moitié du XVIIe siècle, dans les salons français, on pratiquait le menuet.

Une danse raffinée à l’extrême, faite de petits pas (menus) dont la chorégraphie stricte était protocolaire : on changeait régulièrement de partenaire, suivant une ligne, afin de faire ses salutations.

Cela permettait également de prévenir que la danse ne soit prétexte à galanterie trop poussée. Les lignes de danse formées respectaient scrupuleusement le rang social des danseurs, qui se tenaient à distance respectueuse l’un de l’autre.

En France, la Révolution fit tomber en désuétude cette danse aristocratique. Pendant ce temps là, en Autriche et dans le sud de l’Allemagne, les classes populaires se lassaient de la froide austérité de telles danses, et les jeunes aspiraient à une pratique plus enlevée, qui exalte l’esprit. Ils se mirent à danser sur une musique moins rigide : à trois temps, comme le menuet, mais dont le deuxième temps était légèrement avancé, créant une instabilité qui entraînait les danseurs dans des tours virevoltants.
Cette nouvelle danse tira tout naturellement son nom du mot allemand « walzen » (tourner). Ainsi naquit la valse dans la ville de Vienne.

Pour préserver son équilibre, et assurer un déplacement harmonieux, il fallut se rapprocher et former un couple de danse. Un couple « fermé » qui plus est, tirant son énergie de son repli sur lui-même.

Les défenseurs de la morale et de l’establishment furent scandalisés par ces contacts indécents et s’offusquèrent du manque de convenance d’une danse sans protocole qui plaçait l’individu au-dessus des contingences sociales.

À la cour allemande, jusqu’en 1812, il fut interdit de danser la valse. Mais, les Français, qui attendaient une danse de substitution au menuet devenu indésirable, s’emparèrent de la valse dont la sensualité sulfureuse originelle avait été largement assagie par les Anglais qui l’avaient déjà adoptée.

L’époque changeait, le carcan des convenances sociales se dénouait un peu, et bientôt, dans tous les pays, on accepta cette danse sans protocole qui cédait à l’inspiration du moment. L’ère romantique naissait, et, avec elle, l’affirmation de l’individu et de ses passions ; la valse allait en devenir la musique et la danse emblématique – même si les compositeurs classiques, dès 1819, en avait déjà développé leur vision, tel l’incontournable Beau Danube bleu de Johann Strauss (fils).


ESPRIT ET PRINCIPES DE BASE

La valse est une danse élégante et enlevée.

Ses doux accents célèbrent la légèreté de l’instant qui entraîne à sa suite les danseurs dans un tourbillon incessant. Leurs mouvements sont voluptueux, ils évoquent la jouissance d’être en harmonie avec son corps et de goûter aux doux plaisirs de la vie.

Le couple de danseur tourne régulièrement autour de la piste dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, tout en tournant rapidement sur lui-même dans le sens horaire. Il tente de rattraper l’instant qui fuit, tout en s’enivrant du moment présent.

La progression du couple doit être fluide, sans à-coups et ses mouvements sont légers mais précis. Les bons danseurs parcourent la piste le long de sa périphérie (là où le tour de piste est le plus grand), les débutants se placent au centre pour ne pas interrompre leur mouvement.

Il existe plusieurs variantes de la valse :

la valse viennoise, la valse lente (ou valse anglaise) et encore la valse musette.

La valse viennoise est ample, assez rapide et propose dans un même air, de nombreux changements de rythme qui la rendent plus difficile à négocier.

La valse musette est encore plus rapide, les danseurs se rapprochent encore plus et tournent d’une manière que l’on peut qualifier d’un peu plus coquine :
le meneur prend bien en mains son partenaire, et le rythme rapide assure une impression d’ivresse : la tête tourne !


RYTHME MUSICAL

La valse est une danse à trois temps. Son deuxième temps est légèrement avancé, ce qui rend le premier plus court, dynamique.

Ainsi, la rotation du corps s’initie sur le premier temps de chaque mesure. Sur le deuxième et troisième temps on se hisse sur la pointe des pieds.


LES PAS

Prendre le pas

Avant de se déplacer sur la piste et de tourner sur soi-même, il est bon d’apprivoiser le pas en le faisant sur place.

Les danseurs sont face à face et se tiennent en position de couple fermé.

Les pieds sont joints, le poids du corps repose sur la jambe droite pour le guideur, sur la jambe gauche pour le guidé.

Le guideur :

Sur la première mesure (trois temps) il se déplace sur la gauche. Sur le premier temps il déplace latéralement son pied gauche vers la gauche, le poids de son corps repose maintenant sur celui-ci.

Sur le deuxième temps, il ramène, sans précipitation, son pied droit contre le gauche et se hisse sur la pointe du pied droit.

Sur le troisième temps, il se hisse sur la pointe du pied gauche.

Sur la mesure suivante (trois temps), il fait le même pas vers la droite : sur le premier temps il déplace le pied droit latéralement vers droite, sur le deuxième temps il ramène le pied gauche contre le droit et se hisse sur la pointe du pied gauche, sur le troisième temps il se hisse sur la pointe du pied droit.

À la fin de ces deux mesures il est revenu en position initiale et peu recommencer, ou entamer la rotation du couple.

Pendant ce temps, le guidé suit en symétrique :
il se déplace vers la droite sur la première mesure et vers la gauche sur la deuxième.
Quand les pieds se déplacent, ils glissent à plat sur le sol.

Tourner sur soi-même

Le principe du pas reste le même, mais on va, cette fois, se déplacer et tourner.

Le guideur :

il avance sur la première mesure.

Sur le premier temps, il avance le pied gauche devant lui, pendant ce déplacement son corps commence à tourner sur lui-même vers la droite.

Cette rotation s’intensifie sur le deuxième temps pendant qu’il ramène le pied droit près du pied gauche, légèrement en arrière, il le tourne vers la droite et se hisse sur la pointe du pied droit.

Sur le troisième temps, il se stabilise sur place ; pour cela, il ramène le pied gauche contre le pied droit et se hisse sur sa pointe.
Sur la deuxième mesure, il recule.

Sur le premier temps, son pied droit recule derrière lui, pendant ce déplacement son corps commence à tourner sur lui-même vers la droite.

Cette rotation s’intensifie sur le deuxième temps quand il ramène le pied gauche près du pied droit, légèrement en avant, il le tourne vers la droite et se hisse sur la pointe du pied gauche.

Sur le troisième temps, il se stabilise sur place ; pour cela il ramène le pied droit contre le pied gauche et se hisse sur sa pointe. Il est prêt à recommencer. Le guidé suit en symétrique : il recule (du pied droit) sur la première mesure (trois temps) puis avance (du pied gauche) sur la seconde. Lui aussi tourne sur lui-même vers la droite, emporté par le mouvement du guideur.

Tourner autour de la piste

Le couple se met en place au début de la danse de sorte que le guideur soit face au sens de parcours de la piste (sens des aiguilles d’une montre).

Durant la danse, quand le couple tourne sur lui-même, il effectue un demi-tour par mesure (trois temps) – si la valse est lente ou si son aisance n’est pas suffisante, il peut se contenter d’un quart de tour.
Il ne doit jamais être en déséquilibre, le troisième temps lui permettant toujours de se stabiliser.

De part la rotation du couple, le guideur va automatiquement avancer quand il est face au sens de parcours de la piste, et reculer quand il lui tourne le dos.

Ainsi le couple, tout en tournant sur lui-même, avance régulièrement suivant le sens de parcours de la piste.


DISCOGRAPHIE

Le choix est vaste.

À La Boîte à Frissons vous danserez sur des morceaux de musette populaire interprétés par nos grands accordéonistes de bal : Jo Privat, Verchuren, Yvette Horner, etc.).

À minuit, vous aurez droit à une belle valse classique, souvent viennoise, mais aussi parfois « de grande musique classique ».

Mais notre préférence va incontestablement aux grandes chansons interprétées soit par nos monuments nationaux (Yves Montand, Edith Piaf, Lucienne Delyle, Charles Trenet, etc.), soit par la jeune chanson que nous qualifions dans notre jargon de DJ de « New Musette » (Mimi Bastille, Higelin, Les Femmouzes T, Bernard Lubat, etc.).