Le Tango
HISTORIQUE
En argentine, à la fin du XIXe siècle, si dans les salons on pratique
les danses établies (valse, polka, mazurka), dans les rues on s’adonne
au candomblé, plus canaille.
La ville de Buenos Aires, alors en pleine croissance, accueille de nombreux
immigrants venus d’Europe, d’Afrique, et du Maghreb.
Dans ses faubourgs, se forment de petits ensembles musicaux (un violon,
une flûte, une guitare et un peigne, auxquels s’adjoindra, début 1900,
le bandonéon) qui mêlent les rythmes et les sonorités de chaque culture.
À leurs débuts, ils jouent des chansons connues, mais bientôt ils composent
les leurs, inventant une nouvelle musique : le tango.
Les danseurs se l’approprient en combinant aux pas du traditionnel candomblé
ceux de la habanera venue de Cuba ; c’est ainsi que naît la milonga
puis, plus codifié, le tango. La population est à 70% masculine, et
il n’est pas rare de voir des hommes danser ensemble, quand ils n’invitent
pas les prostituées.
Celles-ci imposent, avec le temps, une nouvelle façon de danser, où
les corps se rapprochent et se mettent à flirter ostensiblement. La
bonne société choquée, trouve les attitudes du tango indécentes et le
proscrit de leurs salons.
Pourtant, souvent les fils de bonne famille descendent dans les faubourgs
pour se distraire.
C’est ainsi, au début du XXe siècle, que le tango arrive à Paris dans
le vent de liberté sexuelle qui commence à y souffler.
Les bien-pensants s’en offusquent et en 1913 l’archevêque de Paris dirige
ses foudres contre le tango ; mais le pape Pie X, séduit par la démonstration
que lui fit un couple d’aristocrates, annule la demande de condamnation
formulée par le Consistoire.
Et le tango, nouveau et un rien sulfureux, devient rapidement à la mode
à Paris, haut lieu de la danse.
Peu à peu on oublie son origine populaire, il perd son style exubérant
et son érotisme provoquant pour devenir une danse de salon à l’esthétique
dépouillée et d’une sensualité plus sage.
Le tango pénètre alors les cercles les plus fermés de la bonne société
et gagne définitivement ses lettres de noblesse. Ceux qui en regrettent
son atmosphère canaille, pratiquent, aujourd’hui encore, la milonga,
son ancêtre de la rue et des ports.
ESPRIT ET PRINCIPES DE BASE
Le tango reste la danse de salon la plus fougueuse et la plus enflammée,
même si ses mouvements sont devenus élégants et raffinés.
Ils doivent être parfaitement marqués pour traduire les pulsions qui
les engendrent.
C’est une danse tendue, où s’affrontent les volontés : celle du guideur
viril et presque dominateur,
et celle du guidé qui tour à tour s’abandonne et se refuse.
Chaque tango raconte l’histoire d’une passion, souvent impossible ou
tragique.
On distingue le tango de salon plus retenu, et le tango
argentin plus démonstratif.
La violence du climat de cette danse doit transparaître dans les postures,
qui conditionneront le pas et les figures.
En tango de salon, les corps sont bien droits, rapprochés,
mais ne sont en contact que par les joues (droites) qui reposent l’une
contre l’autre.
Les jambes se pénètrent et les pas se font pieds entre pieds (le droit
à l’intérieur).
On dit que la position est ouverte.
En tango argentin, les corps sont très légèrement penchés vers
l’avant, s’appuyant au niveau du poitrail dans un équilibre dynamique.
La tête du guidé repose sur celle du guideur, respectivement l’angle
gauche contre l’angle droit du front.
On dit que la position est fermée.
RYTHME MUSICAL
Le tango est une danse à quatre temps. Les pas peuvent être soit
lents (un temps), soit rapides (un demi-temps), qu’on compose de manière
diverse pour réaliser les quatre temps du tango.
On avance toujours un pied puis l’autre , comme si l’on marchait, jamais
le même deux fois de suite.
Le guideur avance (à de rares figures près il ne recule jamais), le
guidé recule.
Le pas de base le plus courant, sur lequel on placera ultérieurement
les figures, se décompose comme suit :
un pas lent, suivi d’un deuxième pas lent, puis un pas rapide suivi
d’un deuxième pas rapide, et pour finir un pas lent.
Soit lent/lent/rapide/rapide/lent.
LES PAS
Le pas de base. Le guideur avance, alternativement, un pied devant
l’autre, comme s’il marchait, en commençant par le pied droit.
Il fait ses pas sur le rythme lent/lent/rapide/rapide/lent : il avance
le droit (lent), puis le gauche (lent), puis le droit (rapide), puis
le gauche (rapide), et enfin le droit (lent).
Il recommencera en partant, cette fois, du pied gauche.
En effet, on ne doit jamais partir deux fois de suite du même pied.
Le guidé suit en symétrique sur le même rythme : il commence par reculer
le gauche, puis le droit,...
Les pas doivent être assez longs, mais sans exagération, et réalisés
jambe tendue, très légèrement sur la pointe des pieds.
Pour débuter
Afin que les deux partenaires se synchronisent, les quatre premiers
temps sont réalisés sur place, sans bouger les pieds, ceux-ci légèrement
écartés.
On se contente d’alterner l’appui (faire porter le poids du corps
par un pied) sur le rythme lent/lent/rapide/rapide/lent, en commençant
par le pied gauche.
Puis on enchaîne sur le pas de base.
Lors de ce surplace, les pieds ne décollent pas du sol, les genoux ne
fléchissent pas, les balancements du corps (qui permettent d’échanger
l’appui de pied) sont marqués, mais peu amples.
Le quart de tour
Il permet de se remettre face à la piste de danse quand on arrive à
un de ses angles. Le guideur avance le pied droit (lent).
Puis, le pied gauche (lent).
Puis, avance le pied droit (rapide) pour le placer au niveau du pied
gauche afin qu’ils soient joints.
Puis, il décale latéralement sur la gauche le pied gauche (rapide) en
lui faisant faire un quart de tour vers la gauche (les pieds sont perpendiculaires).
Pour finir, il ramène le droit (lent) à coté du gauche légèrement écarté
(les pieds sont maintenant parallèles).
Le guidé suit en symétrique : il commence par reculer le gauche,...
Lorsque le pied gauche du guideur fait un quart de tour à gauche, le
buste et l’étau des bras fait lui aussi un quart de tour à gauche pour
entraîner le guidé.
L’impulsion donnée doit être ferme et claire.
Le renversé.
Exceptionnellement, le guideur recule pied droit (lent).
Puis, le pied gauche (lent) en le décalant largement vers la gauche
et en le tournant vers la gauche.
Puis, progressivement, il fléchit le genou gauche et penche son buste
en avant vers sa gauche tout en retenant ferment le guidé (lent).
Pour finir, il se redresse en ramenant le pied gauche contre le pied
droit (lent) afin qu’ils soient joints.
Le guidé fait le pas symétrique en commençant par avancer le pied gauche,...
Quand le guideur le renverse, le guidé fléchit le genou droit et le
corps en arrière vers sa droite. Les partenaires doivent s’exercer pour
trouver le bon équilibre.
Au cours du renversé les bustes restent bien raides, ils ne doivent
pas se cambrer.
La jambe qui ne fléchit pas, doit être parfaitement tenue, non fléchie,
pour que la position soit élégante.
DISCOGRAPHIE
From Argentina to the world – Osvaldo Pluglies
La Cumparsita – Juan D’Arienzo
Tanguedia de amor – Astor Piazzolla
Lo mejor de Carlos Di Sarli – Carlos Di Sarli
12 tangos argentinos para bailar – Enrique Cadicamo / Litto
Nebia