Le Madison


HISTORIQUE

Dans les années 1960, aux États-Unis, les soirées étudiantes battent leur plein (bal de promotion, surprises parties, etc.).
Pour la forme, chacun vient accompagné d’une cavalière, mais beaucoup aspirent à faire de nouvelles rencontres.
Pour les favoriser, naissent de nombreuses danses que l’on peut aussi bien pratiquer en couple que seul au milieu de la foule.
La mode est au Twist, au hully gully et au pachanga.
Mais les pistes sont parfois étroites et vite saturées par les danseurs exubérants qui dévorent la place. Aussi, pour permettre à tous de danser et assurer la convivialité de la soirée, on imagine une danse compacte et simple à pratiquer.

Les danseurs se placent en lignes parallèles (comme dans certains pas des traditionnelles danses country), sans contact et pratiquent simultanément le même pas (qui s’inspire partiellement du rock’n’roll, nouveau et en vogue).

Le premier Madison, intitulé « The Madison », fut créé en 1960 à Philadelphie par le groupe Les Tunetoppers, mené par Al Brown.
C’est un énorme succès, et tous les artistes du moment sortent un Madison que les radios, en accord avec les maisons de disques, passent en continu sur les ondes.
C’est la première danse dont la promotion est assurée par les radios et la télévision.
Les maisons de disques essaieront de fabriquer d’autres succès sur le même modèle (le Mashed Potatoes, le Letkiss,...), mais aucune de ces danses ne connaîtra la popularité du Madison.

En 1961, une longue scène du film West Side Story expose un Madison dansé dans la rue par l’une des deux bandes rivales.
Le film est un succès mondial et contribue à la diffusion du Madison. Dès l’été 1962, on le danse en France.

Le Madison se propage d’autant plus vite qu’à l’époque, au dos des 45 tours, une fiche en présente le pas.
Pas besoin de prendre des cours pour se débrouiller et sa simplicité le rend accessible à tous.
La proximité musicale du Madison et du rock’n’roll fait qu’il est encore pratiqué dans de nombreuses boîtes de nuit.

Le Madison est un rituel des soirées de La Boîte à Frissons. Vers minuit et demi, deux Madisons annoncent la fin des danses à deux et l’arrivée du disco.
C’est l’occasion de réunir sur la piste les bons danseurs du début de soirée et les noctambules à peine arrivés.

Alors, tous au pas du Madison : vous n’aurez plus d’excuse pour rester dans votre coin, il est simple à apprendre et à pratiquer. Rejoignez le carré de danse


ESPRIT ET PRINCIPES DE BASE

Le Madison n’est pas une danse créative, mais une danse ludique : son pas est totalement imposé.

Pour assurer la cohésion de l’ensemble des danseurs, aucune touche personnelle ne doit être apportée.

En effet, les danseurs se placent en lignes parallèles, tous sont tournés dans la même direction et démarrent simultanément le premier pas au coup d’envoi donné par un meneur situé en première ligne.

Ainsi, un observateur situé en surplomb verrait un carré de danseurs se déplacer régulièrement sans jamais perdre sa forme.

Pour les danseurs, la répétitivité du pas participe au plaisir de se sentir faire partie d’un tout.


RYTHME MUSICAL

C’est une danse à quatre temps.

Chaque temps est clairement marqué par la musique et chaque pas doit être parfaitement en place pour assurer un ensemble précis des danseurs.

Le pas complet se fait sur quatre mesures (de quatre temps), soit 16 temps au total.


LE PAS



Le pas complet. Pour le présenter simplement, on va le décomposer en cinq étapes.
Pour réaliser le pas complet, on enchaîne sans interruption et dans l’ordre ces étapes.
Tous les pas se font à la même vitesse, sur un temps.

Pour se repérer ici, on les comptera de 1 à 16.

Au départ, le danseur est pieds joints.

Déplacement vers la droite




1 : Le pied droit se déplace latéralement vers la droite.
2 : Le pied gauche rejoint le pied droit pour qu’ils soient joints.
3 : Le pied droit se déplace latéralement vers la droite.
4 : On lance devant soi le pied gauche (juste devant soi, pas en l’air !) sans le poser, et on frappe dans les mains.

Déplacement vers la gauche.




5 : Sans reposer le pied gauche, on le déplace latéralement vers la gauche.
6 : Le pied droit rejoint le pied gauche pour qu’ils soient joints.
7 : Le pied gauche se déplace latéralement vers la gauche.
8 : On lance devant soi le pied droit (juste devant soi, pas en l’air !) sans le poser, et on frappe dans les mains.

Déplacement vers l’arrière.



9 : Sans reposer le pied droit, on le recule derrière soi.
10 : On recule derrière soi le pied gauche.
11 : On recule derrière soi le pied droit.

Pointer en avant

12 : On pointe devant soi le pied gauche.



13 : On pointe une seconde fois le pied gauche et dans le même mouvement on le pose au sol (le pied droit n’a pas bougé lors des temps 12 et 13).
14 : On pointe devant soi le pied droit.
15 : On pointe une seconde fois le pied droit et dans le même mouvement on le pose au sol (le pied gauche n’a pas bougé lors des temps 14 et 15).

Quart de tour droit




16 : On fait un quart de tour vers la droite en prenant appui sur la jambe droite.


DISCOGRAPHIE

Il existe une ou deux compilations de Madisons dans le commerce,
la plus célèbre est en fait celle de Billy Bridge.
Mais à La Boîte à Frissons, au fil des ans, nous avons détourné de très nombreuses chansons pour en faire des Madisons.
Cela va de morceaux de musique traditionnelle (cajun ou d’Amérique Latine) à des tubes disco qui font aussi très bien l’affaire (Abba, Donna Summer, etc.), sans oublier les très nombreuses chansons de la variété des années 60.